Rappel pour les prochaines séances

Le 6 juin, nous accueillerons Josèphe Viallard pour son roman Fanny Z publié aux éditions Les Ardents (2017).

Le 4 juillet, nous terminerons la saison avec une séance désormais participative. Chacun viendra avec un livre qui répond aux deux-critères-de-Mireille© et aura un petit temps soit pour en présenter la teneur, soit pour en lire un court extrait. Retenir un livre selon le principe des deux-critères-de-Mireille© consiste à répondre conjointement OUI à ces deux questions : vais-je le relire? vais-je l’offrir ?

Lectures à partager

Les entretiens que nous avons conduits à la Médiathèque de St Pierre, dans le cadre de Cita’Livres, nous ont permis de rencontrer Marcus Malte et d’évoquer Le Garçon (prix Femina, 2016), puis de retrouver l’enthousiaste sincérité de Lionel Duroy pour son dernier roman L’Absente, et enfin Pierre Assouline qui a partagé avec l’auditoire quelques réflexions et anecdotes tant à propos de son dernier roman Golem que de son Dictionnaire Amoureux de la Littérature.

On se réjouit de la très prochaine entrée de Philip Roth dans la Bibliothèque de la Pléiade. On n’a pas attendu pour apprécier le tout dernier McEwan, Dans une coque de noix (Gallimard, 2017), un brillant spécimen d’humour noir. On se hâtera de découvrir le dernier Sepulveda, La Fin de l’histoire (Métaillé, 2017).

La médiathèque de St Georges d’Oléron vous invite à participer au jury du Prix des lecteurs du Festival des Littératures Européennes de Cognac, qui aura lieu du 16 au 19 novembre 2017 Il s’agira de se prononcer à propos de six romans d’auteurs étrangers contemporains (Grèce, Espagne, Italie, Croatie) sur le thème : Les îles de la Méditerranée. Vous pouvez dès à présent vous inscrire comme membre du jury et emprunter les ouvrages.

La parole aux libraires

Les membres du Café Littéraire, présents à la soirée des Editions Gallmeister le 25 avril à La Librairie des Pertuis, ont particulièrement apprécié cette rencontre, notamment autour des questions de traduction, de la littérature américaine et de l’écriture des grands espaces (voir le CR de juillet 2016). Nous notons dès à présent que David Vann sera à l’Aquarium de La Rochelle, le 22 septembre 2017, pour son roman Aquarium (Gallmeister, 2016).

Jessica invite les amoureux de la belle langue à la rencontre, le 10 mai, avec Martine Rousseau co-auteur de l’ouvrage Retour sur l’accord du participe passé et autres bizarreries de la langue française (Flammarion, 2016)

Elle nous recommande en outre les Lettres choisies de la famille Brontë, (Quai Voltaire, 2017) un recueil de correspondances, écho de la vie de ces trois sœurs écrivains du XIXème siècle. Sans doute aussi l’occasion de relire Les Hauts de Hurlevent ou Jane Eyre.

Marie Curie prend un amant, d’Irène Frain

Catherine présente Irène Frain, auteur prolixe depuis près de 40 ans. Comme pour bon nombre de ses ouvrages, citons par exemple Les Naufragés de l’île Tromelin, Irène Frain n’écrit pas sans avoir préalablement réuni un maximum de documentation (archives, livres sur le thème retenu, coupures de presse, photos, témoignages, déplacements sur site). Pour le roman que nous lisons, Marie Curie prend un amant, paru en 2015, l’auteur expose sa démarche d’investigation dès les premières pages : en 1911, Marie Curie, est victime de ce qu’on nommerait aujourd’hui un lynchage médiatique initié par « un misérable petit hebdomadaire, un torchon ». A partir de cette archive de presse, l’auteur va éplucher les documents disponibles pour narrer au plus près du vécu un pan de la vie de cette femme d’exception, deux fois prix Nobel.

Le choix du titre, un brin accrocheur, est loin de faire l’unanimité bien qu’il corresponde probablement à l’atmosphère de haine qu’avait déclenchée la liaison entre les deux brillants scientifiques Paul Langevin et Marie Curie. Signalons que le livre qu’Irène Frain a consacré aux « amours impossibles » de Simone avec l’écrivain américain Nelson Algren a pour titre Beauvoir in Love !

Le roman consacré à Marie Curie présente en outre l’intérêt de souligner à quel point le début du XXème siècle fut une période extrêmement importante sur le plan des avancées scientifiques : «Ernest Solvay a une idée inouïe : enfermer vingt-quatre savants triés sur le volet. Ils auront six jours pour dresser un état des lieux de la science et répondre à des questions cruciales. » (p. 312). On imagine ce que pouvaient être les discussions de ces éminents chercheurs passionnés, la densité des rencontres internationales auxquelles ont contribué les principaux protagonistes, Pierre, Marie et Paul. La trame scientifique du roman consolide ce que nous avait relaté Nathalie Huchette lors de la conférence de l’UTL, Marie Curie, une pionnière de génie.

Comme toute lecture, celle-ci engage les stratégies interprétatives des participants du Café. D’aucuns retiennent la lâcheté de Paul Langevin dans son rapport avec sa femme. D’aucuns soulignent la modernité des questions que pose le parcours de Marie Curie, une aventure scientifique, une aventure féministe. D’autres encore parieraient volontiers que chez Marie Curie l’amour du travail scientifique et de la recherche place en arrière-plan l’amour qu’elle a voué à Pierre et/ou à Paul. Et que dire de ces fameux carnets de comptes qui consignent toute dépense et vont constituer pour Irène Frain une originale série d’indices sur la vie quotidienne de Marie Curie, femme, mère, amante ? Au final, via cette « reconstitution » romanesque, Irène Frain nous propose le portrait de personnages d’exception, y compris dans leur dimension profondément humaine, avec leurs forces et leurs faiblesses.

Aline nous recommande la lecture du court et attachant roman de Rosa Montero, L’idée ridicule de ne plus jamais te revoir, paru en 2013. Alors que son éditeur lui avait demandé d’écrire une préface pour le journal que Marie Curie avait tenu après la mort de Pierre Curie, l’auteur espagnole se laisse embarquer. Quand elle imaginait Marie la scientifique glaciale et austère, ce journal lui révèle une femme de chair, passionnée et étrangement proche.
On se quitte avec l’épigraphe qui ouvre le volume : « Premier principe, ne jamais se laisser abattre ni par les personnes, ni par les événements ». Marie Curie.

Compte-rendu du Café Littéraire du 2 mai 2017