1er avril 2019 — Voyage imaginaire en Irlande

Par Emmanuel Lemare

Paysage irlandais

l’Irlande, ses racines gaéliques et ses monastères prestigieux, ses lacs et tourbières peuplés de fées et de cerfs géants, son histoire douloureuse et son sens de la fête…

C’est une approche multidisciplinaire de l’Ile d’émeraude que nous propose l’artiste-conférencier Emmanuel Lemare.

Musicien et conteur érudit, il entrelace en effet chant, récit et poésie dans une conférence portée par les sons envoûtants du uillean pipes (la cornemuse irlandaise) et de la flûte à bec virtuose. Guide nature et patrimoine, passionné de nature et du monde celtique, il est aussi chanteur de ballades irlandaises et professeur de uillean pipes. C’est l’art du conteur qui réunit toutes ces disciplines dans une conférence musicale en deux époques : nous assisterons ici à la première, Des origines gaéliques à la conquête de Guillaume d’Orange, tandis que la seconde, De la cale aux émigrants à la fête de la Saint-Patrick, sera présentée dans le cycle de conférences 2019-2020.

Communiqué de presse


8 avril 2019 — La peine de mort dans le royaume de France au Moyen Âge

Par  Claude Gauvard

Fol. 236Notre imaginaire englobe dans une même cruauté la violence des hommes du Moyen Âge et la peine de mort, la sanction la plus extrême qu’exerce la justice sur leur corps. L’ombre du gibet où François Villon décrit les pendus « cy attachés, cinq six », et les exécutions terribles évoquées par les manuels de droit romain ou coutumier confortent cette impression. Pourtant, dès que les archives judiciaires apparaissent en nombre à partir du XIIIe siècle, la peine de mort est moins fréquente qu’on ne le croit. D’autres formes de résolution des crimes lui sont préférées : les transactions, les peines infamantes, telle l’amende honorable très efficace dans une société où domine l’honneur y compris dans les populations ordinaires, le bannissement, mais aussi la grâce que le roi accorde facilement à ses sujets sous forme de lettres de rémission. L’exécution capitale est alors rendue « pour l’exemple ». Quant à l’Église, elle défend d’un côté le principe biblique, Non occides, « tu ne tueras pas » qui met en cause la peine de mort et surtout l’idée héritée de saint Augustin que tout homme est rachetable ; de l’autre, la lutte contre les hérétiques, cathares et vaudois, qui l’incite à les livrer au bras séculier pour qu’ils soient condamnés au bûcher.

Dans ces conditions, entre théorie et pratique, quelle place la peine de mort occupe-t-elle ? Cette conférence, en s’appuyant essentiellement sur les archives royales, essaiera de mesurer son usage, dans quelles conditions elle est décidée par les juges et réservée au roi, comment elle est appliquée et quel est le profil de ceux qui y sont condamnés.

Claude Gauvard est professeure émérite d’histoire du Moyen Âge, Université Paris1 Panthéon-Sorbonne

Communiqué de presse

Claude Gauvard dans le journal Le Monde


6 mai 2019 — La Terre dans le système solaire : les dangers qui la menacent

Par Jean-Eudes Arlot

Jean-Eudes ArlotCollisions avec des astéroïdes ou des météorites, pluie d’étoiles filantes sur nos satellites de télécommunication, éruptions solaires perturbant le champ magnétique terrestre, ces risques relèvent-ils de la science ou de la fiction ?

Dans son périple autour du Soleil, la Terre est menacée par divers dangers : rayonnements ionisants, collisions, glaciation ou réchauffement. On passera en revue tous ces risques pour la Terre, pour la vie et pour l’humanité et surtout on évaluera les probabilités et les échéances souvent lointaines de ces nombreux dangers.

Jean-Eudes Arlot est astronome émérite à l’observatoire de Paris, ancien directeur de l’Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides (IMCCE) directeur de recherche honoraire du CNRS, membre correspondant du Bureau des longitudes, membre de l’Union astronomique internationale.


13 mai 2019 — Andrea Palladio et l’architecture italienne à la Renaissance

Par Francesco Guidoboni

 

Né en 1508 à Padoue, Andrea Palladio débuta sa carrière comme sculpteur, pour se découvrir une passion pour l’architecture dans les années 1530, grâce à sa rencontre avec le comte Giorgio Trissino. Le lettré et célèbre humaniste Giorgio Trissino fit connaître à Palladio les ouvrages de Vitruve et d’Alberti et le poussa à se perfectionner dans l’Humanisme et dans la connaissance de l’art de bâtir à l’Antique. Entre 1541 et 1549, ils effectueront plusieurs voyages « archéologiques » à Rome où ils relevèrent les monuments antiques.

La villa que Palladio construit pour Trissino, avec sa nouvelle conception distributive et fonctionnelle, s’imposa comme nouvelle typologie de la villa de campagne en Vénétie au XVIe siècle. Son œuvre unit pour la première fois la fonction utilitaire de la villa, centre de l’activité agricole, et la nouvelle manière de vivre de l’aristocratie et du patriarcat dans cette région. Au cours de sa carrière Palladio réalisa un ensemble de plus trente villas, concentrées pour la majeure partie autour de la ville de Vicence, et dont vingt-quatre ont été inscrites sur la liste du patrimoine mondial dressée par l’UNESCO.

Francesco Guidoboni est docteur en histoire de l’art et en histoire de l’architecture et chercheur au GRAHAL (groupement de recherche art histoire architecture littérature) ; ses recherches portent en particulier sur la diffusion du palladianisme en Europe au XVIIIe siècle.

Communiqué de presse


20 mai 2019 — L’architecture californienne

Par Gilles Ragot

Kaufman House Palm SpringsAprès la Seconde Guerre mondiale, l’architecture moderne, née en Europe dans les années 1920, s’internationalise et devient l’architecture universelle dominante. Plusieurs architectes californiens – Richard Neutra, Rudolf Schindler, Eero Saarinen, Charles and Ray Eames parmi d’autres – apportent alors une contribution essentielle à l’invention d’une architecture moderne, qui mêle le minimalisme et le luxe, dans des paysages fascinants en bord du Pacifique ou dans les déserts, à Palm Springs, Malibu, Santa Monica, Hollywood, Los Angeles… Inventive, cette école californienne eut un retentissement et une influence dans le monde entier.

Gilles Ragot est historien de l’art, professeur HDR à l’École nationale supérieure d’architecture et de paysage de Bordeaux. Spécialiste de l’architecture du XXe siècle.

Communiqué de presse


27 mai 2019 — Entre Mozart et Beethoven

Par Michèle Lhopiteau Dorfeuille

Mozart - BeethovenMozart et Beethoven, deux des plus grands génies que la terre ait jamais portés, n’avaient que 14 ans de différence et il est possible (mais sans preuve avérée) qu’ils se soient croisés à Vienne. A partir de nombreux exemples musicaux, Michèle Lhopiteau-Dorfeuille vous propose de découvrir les influences musicales que Mozart a pu avoir sur Beethoven puis de comparer les trajectoires respectives des deux hommes et surtout la manière dont chacun a traduit musicalement les moments heureux ou tragiques de sa vie.

Rappelons que notre conférencière, spécialiste de Mozart, à la carrière internationale, est elle-même musicienne, chef de chœurs, et auteur de plusieurs livres CD.

Communiqué de presse


3 juin 2019 — Pierre Soulages, peintre du noir et de la lumière

Par Pascale Lépinasse

Pierre Soulagse, photo Dorian Bayol
Pierre Soulages, photo Dorian Bayol

Soulages est reconnu comme l’une des figures majeures de l’abstraction. Comme de nombreux peintres abstraits de sa génération, il aime à dire « qu’il ne dépeint pas » mais « qu’il peint ».

« Il ne représente pas, il présente ». En 1979, Pierre Soulages, qui peint déjà depuis plus de trente ans, aborde une nouvelle phase de son travail qu’il qualifie d’Outrenoir. Il conçoit alors un espace pictural inédit, dans lequel du noir naît la lumière. Que ce soit dans la transparence des vitraux ou les reflets de la matière noire qu’il modèle à la surface de ses toiles, Soulages en vient progressivement à peindre directement avec la lumière.

 

Pascale Lépinasse est docteure en Anthropologie Sociale et Ethnologie, diplômée de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS/ Paris) et de l’Ecole du Louvre en histoire de l’art.


17 juin 2019 — Le traité de Versailles

Par Johann Chapoutot

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/40/Paris_Peace_Conference.jpgLes soldats de la 1ère Guerre Mondiale avaient trouvé dans l’idée de « Der des Ders » un sens à leurs souffrances et à la mort de leurs camarades : au moins après celle-là, il n’y aurait plus de guerre. Pourquoi est-ce que la Conférence de la paix réunie à Paris de janvier à août 1919 et les différents traités dont elle a accouché n’ont pas été à la hauteur de cette injonction ?

Quel rôle a joué en particulier le Traité de Versailles, signé en juin 1919, dans l’émergence de la guerre future ?

Johann Chapoutot, professeur à Paris-Sorbonne (Paris IV), spécialiste d’histoire contemporaine et du nazisme, revient sur ce moment capital de l’histoire du XXe siècle.

 

Communiqué de presse