Rendez-vous lundi 15h00 à l’Eldorado, Saint-Pierre-d’Oléron,

pour la conférence hebdomadaire, ouverte à tous.

Abonnés : gratuit. Adhérents : 5 €. Non adhérents : 7 €

1/2 tarif pour les demandeurs d’emploi

Accès aux personnes à mobilité réduite

3 mai 2021 – Schubert et le 7ème art

par Michèle Lhopiteau Dorfeuille, musicologue, cheffe de chœurs

S’il vivait à notre époque, Franz Schubert appartiendrait – au même titre que les Ennio Morricone, Francis Lai, Wladimir Cosma, Maurice Jarre ou autre Michel Legrand – au cercle très fermé des compositeurs multimillionnaires.

Un très grand nombre de ses œuvres, hélas la plupart du temps incognito, illustre en effet quelques-uns des plus beaux films de notre temps. Ces passagères clandestines des salles obscures ne méritent-elles pas d’entrer enfin dans la Lumière ?

Venez les écouter et peut-être les découvrir avec Michèle Lhopiteau-Dorfeuille.


10 mai 2021 – Les Comètes, messagères de l’infini

par Jean-Eudes Arlot

Jean-Eudes Arlot est astronome émérite à l’observatoire de Paris, ancien directeur de l’Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides (IMCCE), directeur de recherche honoraire du CNRS, membre correspondant du Bureau des longitudes, membre de l’Union astronomique internationale.

Les comètes ont d’abord fait peur, elles ont intrigué et ont été abondamment étudiées.

Pourtant, en 2006, l’Union Astronomique Internationale supprime la catégorie « comètes » de la nomenclature des astres ! On verra pourquoi et on fera le point de nos connaissances sur ces objets atypiques et fascinants.


17 mai 2021 – La préhistoire au féminin

par Claudine Cohen, historienne et philosophe, directrice d’études à l’EHESS et à l’EPHE

Que savons-nous  des femmes préhistoriques ? Au-delà des idées reçues et des stéréotypes forgés au 19e siècle,  de nouveaux questionnements,  de nouvelles techniques, de nouvelles enquêtes, ont, depuis plusieurs décennies, ouvert tout un champ de recherches et de découvertes  qui renouvellent la vision des femmes dans le cadre des sociétés et des cultures de la préhistoire la plus ancienne (paléolithique) ou récente (néolithique).

Cette conférence  explorera  les rôles  des femmes dans les différents contextes de la préhistoire occidentale. On interrogera  les formes de la reproduction et de la famille, la part qu’elles ont pu prendre aux activités  productrices, techniques, voire artistiques,  dans les sociétés des chasseurs-cueilleurs paléolithiques, et dans  les civilisations agro-pastorales du Néolithique.

Au-delà des figures magnifiées et mythiques de la matriarche ou de la déesse, il s’agira  de penser les pouvoirs qu’elles ont pu parfois  détenir, mais aussi  les rapports de domination, de violence, d’exploitation qu’elles  ont pu subir dans ces sociétés du passé lointain.


24 mai 2021 – La lyrique courtoise féminine, XII et XIIIe siècles

par Carole Matras, chant, harpe et lyre et Manolo Gonzales, piano, composition et direction d’orchestre

Si, paradoxalement, on a souvent parlé de la « Renaissance du XIIe siècle », c’est bien (entre autres) grâce à un phénomène surprenant encore de nos jours : la naissance de la Fin’Amor !… et la part belle qu’elle offre aux femmes en général, idéalisées, et aux poétesses-musiciennes en particulier : les Trobairitz.

En ce siècle où brillent déjà Héloïse, Hildegard et Aliénor, c’est dans les grandes cours d’Aquitaine et d’Occitanie qu’écrivent et composent des chansons d’amour ces femmes de lettres et de musique : Comtessa de Dia, Castelloza, Clara d’Anduza, Azalaïs de Porcairagues, Bieiris de Romans, Na Tibors de Sarenom, N’Almucs de Castelnou, Alamanda, Gormonda de Montepellier, Comtessa de Proença, Guilhelma de Rosers, Maria de Ventadorn et de nombreuses autres devenues « anonymes » aujourd’hui. Moins connues que leurs confrères masculins, elles montrent pourtant un niveau de culture et d’écriture tout à fait égal aux Troubadours.

Nous découvrirons donc là une lyrique féminine qui, bien qu’à l’ombre de la production masculine, n’en est pas moins spécifique, originale et de haute tenue, et qui est l’œuvre de femmes déjà gratifiées en leur temps de « … gentil, bèla, corteza, gaia, e moult ensenhada ».


31 mai 2021 – Naufrages, pillages et sauvetages sur les côtes oléronaises, XVIIIe et XIXe siècles

par Thierry Sauzeau, professeur d’histoire moderne à l’université de Poitiers et membre du Criham (centre de recherches interdisciplinaire en histoire, histoire de l’art et musicologie)

Avant la création du port de La Cotinière, l’île d’Oléron était une île de terriens. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, les insulaires étaient occupés à tirer leur subsistance de la terre, des marais ou de l’estran. Ils voyaient passer au large de leurs côtes, très fréquentées, les navires de commerce cinglant vers Bordeaux, La Rochelle, l’Europe ou les Outre-mers. Bardés de roches et de bancs de sable, les rivages oléronais étaient familiers des marins mais dangereux pour la navigation, en des temps où les navires étaient mus par le vent, la localisation déterminée à l’estime et les repères à la côte encore assez aléatoires. Quant au commerce maritime de l’île, il était très déséquilibré : le sel et les vins d’Oléron étaient chargés par des navires français et étrangers qui ne déchargeaient pas grand-chose dans l’île, tant les consommateurs y étaient peu fortunés. Enfin, avant les programmes de plantation des dunes, le bois était rare sur Oléron.

Dans de telles circonstances, les naufrages étaient assez courants et tout naufrage était une aventure autant qu’une aubaine. Il mettait la société insulaire au défi de la solidarité avec les naufragés. Il apportait à la côte tout ce dont manquaient les insulaires : les matériaux, les denrées, les produits rares et chers qui se retrouvaient échoués sur les plages, disponibles pour qui voudrait bien les ramasser. Il mettait également la puissance publique au défi d’encourager les sauveteurs et de réprimer les cueilleurs, qualifiés de pilleurs.


7 juin 2021 Rembrandt, Vélasquez et les peintres entre Pays-Bas et Espagne au Siècle d’Or

par Fabrice Conan, historien de l’art

A travers ces grands maîtres emblématiques, c’est toute la question de l’échange entre deux grands centres artistiques, l’un au Nord, l’autre au Sud, réunis puis désunis dans un même territoire politique. Influences croisées, choix de thèmes, de techniques, d’univers esthétiques.

Murillo, Vermeer, Zurbaran, Hals et Ribera témoignent de ce courant entre Pays-Bas et Espagne. Ils nous permettent aussi de nous interroger sur la diffusion des styles et des modèles dans l’Europe du XVIIe siècle, temps du Siècle d’or dans ces deux pays.

L’union des arts par-delà les différences temporelles s’illustre dans ces échanges d’œuvres, plutôt qu’en « confrontations ».


14 juin 2021 – Les trois vies de Germaine Tillion

par Erik Guignard

Erik Guignard a une double formation : ingénieur polytechnicien en maths-physique, il devient ethnologue en suivant Germaine Tillion sur le terrain, en Afrique de l’Ouest et en Algérie.

A partir de documents d’archives, il nous présente trois petits films retraçant le parcours exceptionnel de Germaine Tillion : l’ethnologue, la résistante déportée à Ravensbrück, la femme de combat pour les droits de l’homme et la défense de la condition féminine.

 


21 juin 2021 – Les secrets de la diplomatie vaticane

par Constance Colonna-Cesari

Quels sont les objectifs, les moyens et les valeurs qui animent la diplomatie vaticane ? Et quelle est son influence réelle ? De la défense des minorités chrétiennes du Proche-Orient au combat pour les migrants, en passant par la relation qui fut riche en tensions avec l’ancien Président américain Donald Trump, ou celle non moins difficile avec le Parti communiste chinois, Constance Colonna-Cesari s’arrêtera sur quelques-uns de ces dossiers brûlants. Comme à Cuba, où la médiation secrète du pape François s’est révélée déterminante dans le rapprochement avec les États-Unis, en 2014…

Mais cette diplomatie, qui a l’éternité devant elle, n’échappe pas à certains écueils. A Rome aussi, sur quelques grands dossiers d’actualité, les lois de la réalpolitik s’imposent. Notamment lorsqu’il faut discuter avec Vladimir Poutine…